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Symbiose et Évolution

Symbiose et Évolution Résumé La symbiose est un phénomène biologique très répandu et joue un rôle écologique et physiologique important. Les partenaires associés ne demeurent pas simplement juxtaposés, mais interagissent. Non seulement les symbiotes apportent à l'hôte des facteurs de croissance, mais ils interfèrent avec son métabolisme et son expression génétique. Une classification en 5 principaux types de symbiose est proposée. Les partenaires associés coévoluent jusqu'à devenir dépendants l'un de l'autre. Lorsque le symbiote est complètement intégré et contrôlé par l'hôte, il fait alors figure d'organite cytoplasmique. Ainsi la symbiose pourrait-elle être un processus sophistiqué de prédation génique inventé par les eucaryotes. Le symbiote peut en effet être considéré comme un kit de gènes nouvellement acquis par l'hôte, ce qui constitue certainement un des mécanismes les plus efficaces d'évolution pour les organismes. La théorie endosymbiotique soutient que la cellule eucaryote se serait constituée par symbioses successives avec des associés procaryotes ayant ultérieurement évolué en organites. L'une des traces les plus évidentes de la coévolution est le transfert de gènes et la codépendance. La symbiose peut-elle aussi contribuer à la spéciation chez les organismes ? Il est difficile d'en obtenir des preuves directes mais tout un ensemble de considérations conduisent à l'admettre. En effet, elle entraîne la formation d'une nouvelle unité biologique, appelée symbiocosme, ce qui conduit à une modification générale du phénotype (morphologie, biochimie, comportement) et à une meilleure adaptation à l'environnement. De plus, la symbiose peut générer des phénomènes d'incompatibilité susceptibles de favoriser l'isolement reproductif. Pour toutes ces raisons, nous la considérons comme un très important mécanisme d'innovation biologique que la sélection naturelle a favorisé dans de nombreuses lignées. Cette théorie ne s'oppose pas à la théorie synthétique néodarwinienne, mais elle suppose que l'on admette une plus grande diversité des mécanismes d'acquisition génique qu'on ne peut réduire à la mutation et aux remaniements chromosomiques. http://www.deepdyve.com/assets/images/DeepDyve-Logo-lg.png Annales de la Société entomologique de France (N S ) Taylor & Francis

Symbiose et Évolution

28 pages

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Publisher
Taylor & Francis
Copyright
© 1993 Société entomologique de France
ISSN
2168-6351
eISSN
0037-9271
DOI
10.1080/21686351.1993.12277864
Publisher site
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Abstract

Résumé La symbiose est un phénomène biologique très répandu et joue un rôle écologique et physiologique important. Les partenaires associés ne demeurent pas simplement juxtaposés, mais interagissent. Non seulement les symbiotes apportent à l'hôte des facteurs de croissance, mais ils interfèrent avec son métabolisme et son expression génétique. Une classification en 5 principaux types de symbiose est proposée. Les partenaires associés coévoluent jusqu'à devenir dépendants l'un de l'autre. Lorsque le symbiote est complètement intégré et contrôlé par l'hôte, il fait alors figure d'organite cytoplasmique. Ainsi la symbiose pourrait-elle être un processus sophistiqué de prédation génique inventé par les eucaryotes. Le symbiote peut en effet être considéré comme un kit de gènes nouvellement acquis par l'hôte, ce qui constitue certainement un des mécanismes les plus efficaces d'évolution pour les organismes. La théorie endosymbiotique soutient que la cellule eucaryote se serait constituée par symbioses successives avec des associés procaryotes ayant ultérieurement évolué en organites. L'une des traces les plus évidentes de la coévolution est le transfert de gènes et la codépendance. La symbiose peut-elle aussi contribuer à la spéciation chez les organismes ? Il est difficile d'en obtenir des preuves directes mais tout un ensemble de considérations conduisent à l'admettre. En effet, elle entraîne la formation d'une nouvelle unité biologique, appelée symbiocosme, ce qui conduit à une modification générale du phénotype (morphologie, biochimie, comportement) et à une meilleure adaptation à l'environnement. De plus, la symbiose peut générer des phénomènes d'incompatibilité susceptibles de favoriser l'isolement reproductif. Pour toutes ces raisons, nous la considérons comme un très important mécanisme d'innovation biologique que la sélection naturelle a favorisé dans de nombreuses lignées. Cette théorie ne s'oppose pas à la théorie synthétique néodarwinienne, mais elle suppose que l'on admette une plus grande diversité des mécanismes d'acquisition génique qu'on ne peut réduire à la mutation et aux remaniements chromosomiques.

Journal

Annales de la Société entomologique de France (N S )Taylor & Francis

Published: Jun 30, 1993

Keywords: coévolution; génétique; métabolisme; mutualisme; transfert de gènes

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